Dernire ligne droite pour la commission Hirsch sur la jeunesse

La commission Hirsch sur la politique de la jeunesse s'est à nouveau réunie le 9 juin 2009 précisant les grandes orientations qui constitueront le livre vert. Si les services de Martin Hirsch ne souhaitent dévoiler aucune information sur le sujet, préférant attendre l'issue des travaux, prévue fin juin, le document issu de cette réunion et mis en ligne par AEF 'agence spécialisée en éducation), donne une idée des grands axes privilégiés. Un document qui intervient quelques semaines seulement après la publication par la mission commune d'information sur la politique en faveur des jeunes du Sénat d'un rapport qui avance lui aussi plusieurs pistes d'évolution pour améliorer l'insertion des jeunes. Première proposition de la commission Hirsch : proposer systématiquement des solutions pour les jeunes de 16-18 ans sortis du système scolaire sans qualification, en s'intéressant particulièrement aux jeunes décrocheurs, en renforçant le contrat d'insertion dans la vie sociale (Civis) et en structurant des parcours d'insertion longs. La commission propose aussi, tout comme la mission d'information du Sénat, de développer l'alternance à tous les niveaux de formation. Un développement qui devrait passer par une augmentation des places d'apprentis, une remis à plat du financement de l'apprentissage, mais aussi par un développement de l'apprentissage dans le public et une valorisation de ces contrats auprès des jeunes. Le document émet l'idée de créer une "conférence de l'apprentissage" réunissant Etat, régions, partenaires sociaux et organismes consulaires pour discuter de ces différents points. La troisième proposition s'intéresse aux missions locales, que la commission voudrait voir devenir "l'acteur principal de l'accompagnement des jeunes". Pour ce faire, la commission considère qu'il faut "réaffirmer le soutien de l'Etat au projet des missions locales" et leur "reconnaître une compétence générale pour aller au devant des jeunes sans qualification qui ne demandent rien". Elle préconise aussi de faire du CCREFP (comité de coordination régional de l'emploi et de la formation) l'instance de pilotage régional du service public de l'orientation, le lieu de partage et de pilotage des missions locales. Un écho au rapport du Sénat, qui préconisait la mise en place d'un service public de l'orientation au niveau régional. Enfin, la commission considère qu'il faudrait réformer la gouvernance nationale des missions locales, leur assurer un pilotage interministériel unique et réformer également leur gouvernance locale, pour faire en sorte que le premier financeur assure sa présidence. Le rapport de la mission d'information du Sénat insistait lui aussi sur le rôle dominant des missions locales en matière d'orientation et d'insertion des jeunes. Il préconisait d'augmenter leurs moyens en fonction de leurs résultats. La commission Hirsch estime quant à elle nécessaire de déterminer une partie de leurs moyens en fonction du nombre de jeunes suivis par rapport au nombre de jeunes sans emploi et sans formation sur le territoire, et leur niveau de qualification. Parmi les autres propositions de la commission jeunes : soutenir les jeunes diplômés ayant des difficultés d'insertion professionnelle, en créant notamment un dispositif d'accompagnement à la recherche d'emploi des jeunes diplômés, interdire les stages hors cursus, valoriser les compétences transversales ou encore sensibiliser les jeunes à la création d'activité et soutenir leurs initiatives. La commission doit encore peaufiner ses propositions lors d'une dernière réunion prévue le 23 juin, à la suite de laquelle devrait être enfin publié le livre vert.

Emilie Zapalski

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