Le chef de l'État, qui a fait de l'école un des chantiers majeurs de son nouveau quinquennat, avait choisi de se rendre dans un des 59 établissements de Marseille expérimentant cette "école du futur" pour son deuxième déplacement de terrain depuis sa réélection. "Notre ambition avec monsieur le ministre, c'est dans les prochains mois de pouvoir généraliser cette approche", qui consiste à mettre des moyens tout en donnant "plus de liberté pédagogique aux enseignants", a déclaré Emmanuel Macron, au côté de Pap Ndiaye, à l'école Menpenti, située dans un quartier populaire. C'est une "méthode qu'on va généraliser à partir de l'automne", a ajouté le chef de l'État. "L'école de la République a le droit d'inventer, d'avoir de la souplesse, d'être plus libre", a-t-il insisté.
Emmanuel Macron avait lancé l'idée d'"école du futur" en septembre 2021 lorsqu'il avait présenté le plan d'urgence "Marseille en grand", destiné à aider la deuxième ville de France, où le taux de pauvreté dépasse 50% dans certains quartiers, à rattraper son retard (notre article du 3 septembre 2021).
"L'école du futur" permet aux établissements de monter un projet innovant autour de la culture, des langues, de l'environnement ou des sciences en donnant aux directeurs d'école la possibilité de participer au recrutement de leur équipe pédagogique. A l'école Menpenti, les élèves de maternelle découvrent ainsi les mathématiques de manière ludique, en déplaçant des "abeilles robot" sur un damier.
Alors que le président était accueilli par une cinquantaine d'enfants euphoriques criant "Macron, Macron", une trentaine de manifestants postés près de l'école ont réclamé plus de moyens pour l'Éducation nationale.
L'expérimentation marseillaise suscite de fait beaucoup d'interrogations, notamment l'idée que les directeurs d'école puissent choisir leur équipe. "L'Éducation nationale n'est pas une somme de 'start-up'", assène Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa. "Cette expérimentation remet gravement en cause le caractère national de l'École publique (..) l'égalité de traitement des personnels", renchérit la Fédération FO de l'Enseignement (FNEC FP-FO). Face à ces critiques, le président Macron a assuré que les directeurs d'école ne feraient pas leur "propre mercato" et que des "règles nationales" demeureraient. Il a défendu une "nouvelle approche", une "révolution culturelle", plus près de "la réalité du terrain", où "on met tout le reste de l'administration au service de celles et ceux qui font pour nos enfants".
L'État a promis 400 millions d'euros pour la rénovation des écoles de la cité phocéenne.
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