En réponse au livre vert de la Commission européenne sur la gestion des biodéchets publié en décembre dernier, les associations membres de la Maison européenne des pouvoirs locaux français (1) ont rédigé une contribution commune rendue publique le 18 mars. Elles rappellent tout d'abord que les situations locales, et donc le champ des possibilités, variant d'un territoire à l'autre au sein de l'Union européenne, "une solution européenne unique et contraignante de gestion des biodéchets ne serait pas pertinente". Selon elles, les spécificités locales doivent impérativement être prises en compte pour le choix des modes de collecte et de traitement des biodéchets et il appartient aux autorités locales de "trouver, dans le contexte spécifique de leur territoire, des solutions respectueuses de l'environnement adaptées à leurs concitoyens".
Les associations d'élus veulent encourager le tri sélectif et le compostage à domicile, chaque fois que cela est possible (habitat pavillonnaire avec jardin), ainsi que l'information aux citoyens sur la fabrication d'un compost de bonne qualité. Selon elles, la collecte séparée des biodéchets ne peut se faire sans l'existence de "débouchés réels et pérennes". "Imposer une collecte séparée en l'absence d'un vrai marché pour le compost aura des coûts financiers importants et des conséquences finalement négatives sur l'environnement (nécessité d'un transport dédié polluant s'il n'y pas de débouché local, voire mise en décharge ou incinération s'il n'y pas de débouché du tout)."
Dans ce cadre, les associations estiment que la Commission européenne peut favoriser la création de débouchés économiques intéressants pour créer un marché pérenne de compost de qualité et jouer un rôle de facilitateur entre collectivités en les aidant à échanger les bonnes pratiques et à mutualiser leurs expériences.
Anne Lenormand
(1) Association des maires de France (AMF), Assemblée des départements de France (ADF), Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) et Association des petites villes de France (APVF).
Selon les dernières données publiées par Eurostat le 9 mars dernier, 522 kg de déchets municipaux ont été générés par personne en 2007 dans les 27 pays de l'UE. Il s'agit d'une moyenne qui masque de grandes disparités d'un pays à l'autre : au Danemark, en Irlande et à Chypre, chaque habitant produit plus de 750 kg de déchets tandis que les volumes les plus bas (moins de 400 kg par personne) ont été relevés en Roumanie, en Lettonie, en Pologne, en Slovaquie et en République tchèque. Avec 541 kg par habitant, la France, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni ou l'Espagne se situe légèrement au-dessus de la moyenne.
Près de 40% des déchets municipaux de l'UE ont été recyclés ou compostés en 2007. Compostage et recyclage ont représenté plus de la moitié du traitement des déchets municipaux en Allemagne (64%), en Belgique (62%), aux Pays-Bas (60%) et en Autriche (59%). Après le Danemark, le Luxembourg, la Suède et les Pays-Bas, la France compte parmi les pays où les plus forts pourcentages de déchets municipaux incinérés ont été recensés (36%).
A.L.
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