Le cabinet d'audit PWC publie une étude intitulée "Ingénierie et construction : impact de la filière sur l'économie française". Il en ressort une équation simple et frappante : "chaque milliard d'euros investi dans ce secteur permettrait de générer 2,3 milliards d'euros de revenus pour l'économie française et d'entraîner la création de 12.000 emplois". Et pour frapper encore davantage les esprits, l'étude démontre que si le gouvernement avait atteint l'objectif annoncé par François Hollande, au début de son quinquennat, de création de 500.000 logements par an à l'horizon 2017, cela aurait permis de créer plus de 160.000 emplois annuels et 10 milliards d'euros de valeur ajoutée pour l'économie française.
Ces chiffres mirifiques résonnent de façon un peu décalée dans le contexte actuel du logement. Le bâtiment représente en effet 67% de l'activité du secteur, contre 11% pour l'ingénierie et 22% pour les travaux publics. Or les mises en chantier ont atteint 352.000 unités en 2015 (voir notre article ci-contre du 1er février 2016), en hausse de 0,3% sur l'année précédente, et - loin de gagner des effectifs - le secteur du bâtiment a perdu 51.000 emplois en un an (voir notre article ci-contre du 2 juillet 2015). Mais - même si l'objectif de 500.000 logements est désormais inaccessible avant 2017 -, la petite reprise qui semble aujourd'hui à l'œuvre dans le secteur rend l'étude de PWC un peu moins déconnectée de l'actualité.
Elle rappelle qu'avec 1,54 million de travailleurs et 6,5% du total des effectifs salariés, le secteur de l'ingénierie et de la construction reste le troisième pourvoyeur d'emplois en France, même si ses perspectives "demeurent limitées sur les dix prochaines années". Ce secteur a connu "une croissance annuelle moyenne soutenue à +2,3% par an entre 2009 et 2011", avant de se stabiliser autour de 280 milliards d'euros, puis de se retourner à partir de 2013 et d'entamer une décroissance de 0,9% par an.
Sa contribution au PIB atteint 9,9%, issus de l'activité de près de 560.000 entreprises, soit 15% du total national (90 à 95% de ces dernières étant des TPE de moins de neuf salariés). Si l'on tient compte des effets indirects et induits, le secteur de la construction et de l'ingénierie soutient environ 3,31 millions d'emplois, soit 13% de l'emploi total.
Pour Benjamin Ribault, le responsable du secteur ingénierie et construction chez PWC, "si l'on extrapole ces résultats à deux exemples concrets, que sont le déficit de construction de logements neufs ou encore le lent démarrage d'un certains nombres de grands projets pourtant identifiés et finançables, une plus grande ambition en termes de volumes et d'accélération de mise en œuvre se traduirait par la création rapide de près de 250.000 emplois pour l'économie française".
En attendant, les prévisions à court terme sont sensiblement plus modestes. PWC prévoit ainsi une croissance de l'activité de 1,1% pour le secteur en 2016. Et ce taux devrait être assez proche de la moyenne attendue pour les prochaines années.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo5qspJq2r8DEZpueZZykr6uxwq2gn2WUmsBugY9pZ2loXaG8qLHMnqWtq12jsray0maYrqqRnsFuvMSrpKKrXZmybq%2FRnpyrZWFrfXF8j2acpqicpLa0ec%2BaqQ%3D%3D