Le "gendarme" des aroports alerte sur la pollution de l'air due aux avions au sol


Même quand il ne vole pas, un avion pollue en brûlant du kérosène pour assurer électricité et ventilation avant et après le décollage. Au nom de la qualité de l'air, l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa), dans son rapport d'activité publié le 5 mai, plaide pour une généralisation des moyens de substitution en électricité et en climatisation qui permettrait de réduire l'utilisation des moteurs auxiliaires, dénommés APU (pour Auxiliary Power Unit, en anglais), polluants et bruyants.
Sur les aéroports parisiens, une réglementation visant à encadrer l'utilisation des APU est en vigueur depuis juillet 2012 mais "celle-ci a une portée très limitée", regrette l'Acnusa. Pour s'imposer pleinement à un appareil, elle nécessite en effet qu'un poste de stationnement dispose des deux moyens de substitution (électricité et climatisation). Ce qui ne concerne, par exemple, que 5% des postes de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, selon le "gendarme" des aéroports. L'autorité plaide donc pour que la limitation de l'usage des moteurs auxiliaires s'impose dès qu'il existe un moyen de substitution en électricité, "comme cela est déjà le cas dans une dizaine d'aéroports européens".
Selon l'association Airparif, les aéroports contribuent pour 6% aux émissions d'oxydes d'azote (NOx) en Ile-de-France. Les émissions de ce polluant provenant des activités aéroportuaires de Charles-de-Gaulle et d'Orly sont même "plus de trois fois supérieures à celles du boulevard périphérique", estimait-elle en 2012. Dans ces émissions de NOx provenant des aéroports, les moteurs auxiliaires ne représenteraient qu'une petite partie (12%) par rapport au trafic aérien lui-même (86%), selon des données d'Airparif. Pour les particules, autres polluants majeurs de l'air, la contribution des aéroports resterait assez faible (de l'ordre de 3% contre environ 25% chacun pour le chauffage et le trafic routier).
Le rapport de l'Acnusa s'intéresse aussi comme chaque année à la prévention des nuisances sonores aéroportuaires. "L'insonorisation des bâtiments, malgré les dispositifs d'aide et surtout la prise en charge à 100% des travaux, reste encore souvent très incomplète, et environ les deux tiers du nombre de logements estimés en 2005 comme bénéficiaires potentiels sont encore à traiter, pointe le président de l'Autorité, Victor Haïm. La prolongation jusqu'au 31 décembre 2014 de cette prise en charge intégrale est certes un élément positif mais il est clair que la question restera pendante à cette date et qu'une solution doit être trouvée au plus tôt afin d'en avertir les riverains concernés autant que les gestionnaires d'aéroport".
 

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