Avec une progression de 31% par rapport à 2019 et de 8% par rapport à 2021, la fréquentation vélo mesurée par Vélo & territoires, coordinateur du réseau national cyclable, a poursuivi son essor en 2022. Selon ce bilan encore provisoire, la fréquentation nationale a été supérieure à celle de 2021 sur l’ensemble de l’année, excepté en septembre où elle a décru de 2% et en décembre où elle s'est légèrement maintenue (+1%). Mais le bon cru de 2022 est imputable avant tout à la fréquentation en milieu urbain qui a maintenu une progression à deux chiffres (+10 % par rapport à 2021) alors que dans le périurbain et en milieu rural, les chiffres restent très modestes. Dans ces parties du territoire, la fréquentation vélo, qui a connu des périodes de recul (février à avril, août, septembre et décembre) est restée comparable à celle de 2021 (respectivement 0% et -1%). Avant tout liée à une pratique de loisirs, elle varie surtout en fonction des congés et de la météo.
Pour Vélo&Territoires, le rythme actuel de développement de la petite reine risque en tout cas de ne pas suffire à atteindre l'objectif de 12% de part modale à l'horizon 2030. L'Alliance pour le vélo, dont il fait partie avec d'autres acteurs comme les Villes et territoires cyclables et marchables et la Fédération des usagers de la bicyclette a d'ailleurs adressé ce 5 janvier un courrier à la Première ministre pour l'alerter sur les moyens à consacrer au vélo, dans la continuité du plan annoncé en septembre dernier par le gouvernement. " 2023 doit constituer une année plancher et marquer le point de départ d’une trajectoire pluriannuelle d’investissements à amplifier chaque année, écrivent les associations à Élisabeth Borne. Le vélo ne doit pas être la variable d’ajustement de politiques de soutien tout aussi nécessaires aux transports en commun et à la marche." "Dans le cadre des travaux sur la planification écologique et à l’approche d’arbitrages sur l’orientation des investissements de l’Etat dans les infrastructures, le gouvernement doit replacer le vélo au centre du jeu, soulignent-elles. La trajectoire à arbitrer est claire : il faut que l’Etat investisse a minima 2,5 milliards d’euros sur 5 ans pour doubler le patrimoine cyclable de la France sur le quinquennat."
Pour l'heure, le gouvernement a reconduit et renforcé les aides à l'achat de vélos en 2023. Le dispositif prévu dans le cadre de la première loi de finances rectificative pour 2022 reste en vigueur cette année – suppression de la condition d'une aide locale, relèvement de l'aide à 300 euros, majoration pour les ménages précaires et les personnes handicapées, ouverture du bonus aux vélos pliants, élargissement de la prime à la conversion. En outre, depuis le 1er janvier, les seuils d'éligibilité ont été rehaussés "pour couvrir 50% des ménages modestes" (revenu fiscal de référence par part inférieur à 14.089 euros contre 13.489 euros précédemment) et "20% pour les aides renforcées" (revenu fiscal de référence par part inférieur à 6.358 euros contre 6.300 euros auparavant), indique le ministère de la Transition écologique.
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