Les lections se font ou se dfont de plus en plus sur le net


Internet pèsera-t-il sur le résultat des prochaines échéances électorales -présidentielles, législatives et municipales ? Pour répondre à cette question "dans un esprit prospectif et non partisan", la Fondation pour l'innovation politique, en partenariat avec le Club de l'Hyper-République, a réuni le 28 février 2007 à Paris, une table ronde d'acteurs et d'observateurs de la net campagne, issus de tous les horizons politiques.
Développement des blogs politiques et des vidéos sur la toile, sites satiriques contre certains candidats, succès populaire des débats citoyens en ligne... La créativité et l'interactivité de la net campagne sont de plus en plus visibles. Car internet est à la fois un outil de coordination de campagne, un outil de mobilisation et un outil d'élaboration politique. "Le site Désirs d'avenir de Ségolène Royal a ainsi reçu plus de 135.000 contributions en un an pour l'élaboration du pacte présidentiel de la candidate", a noté Maurice Ronai, délégué national du PS aux Nouvelles Technologies. Pour Quitterie Delmas, animatrice UDF du blog "Les jeunes libres", le net "déplace les frontières géographiques mais aussi partisanes". L'animatrice échange ainsi avec des militants de toute la France et des jeunes d'autres bords politiques sur des sujets où l'accord se fait d'avantage sur l'appartenance à une génération qu'à un parti. Toutefois, "les sites sont surtout consultés par les militants", a estimé André Santini, député maire d'Issy-les-Moulineaux. Pour lui, les trois mots clés de l'e-démocratie sont "transparence, vérification et mobilisation". Sur le web, l'internaute a accès à une foule d'informations. Il peut recouper ces informations puis s'en servir pour convaincre d'autres internautes. "On prêche souvent des convertis", constate de même Thierry Vedel, chercheur au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences-Po. Celui-ci nuance également l'impact du net en soulignant que si 10 à 15% des internautes consultent des sites de partis politiques ou fréquentent les blogs de candidats, ces internautes  ne sont pas représentatifs du corps électoral : "il y a plus d'hommes que de femmes, ils sont plus diplômés" (les deux-tiers ont un bac+2 contre un cinquième de la population française globale). "L'impact le plus fort aura lieu au niveau local", croit pourtant Quitterie Delmas. Cette candidate aux prochaines législatives rappelle d'ailleurs l'impact de certains blogs locaux contestataires sur les politiques municipales. "L'emmerdement avec internet, c'est que la toile ne dort jamais ! A Issy, nous recevons 2.200 mails par jour. La majorité d'entre eux sont envoyés entre 21h30 et 1h15 du matin. Nous avons donc mis en place des solutions pour y répondre en 24 heures... car ne pas le faire serait évidemment une erreur politique majeure !", a conclu André Santini.

Luc Derriano / EVS

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