Quand lANFR mne lenqute pour trouver lorigine des brouillages


La commune de Sernhac dans le Gard a connu pendant plusieurs semaines une 4G déficiente en plein confinement, à un moment où le télétravail était obligatoire. Dans un rayon de 10 km, la bande fréquence des 800 Mhz utilisée par deux antennes distantes de 6 km était perturbée par un équipement électronique. Sollicitée par les opérateurs mobiles, l’ANFR a mandaté un agent de contrôle du spectre pour déterminer l’origine du brouillage. Après avoir sillonné la région avec un véhicule bardé d’électronique, il a fini par détecter l’origine de la perturbation. Avec pour surprise de découvrir un simple casque audio sans fil dont le réglage inadéquat brouillait le signal d’une antenne pourtant située à 3 km !

Brouilleurs strictement interdits

Cette histoire fait partie des "enquêtes de l’ANFR" (sur Twitter #lesenquêtesANFR ) destinées à sensibiliser les utilisateurs d’appareils électroniques – autrement dit tout le monde – sur la problématique du brouillage. Dans certains cas, il s’agit de brouilleurs d’ondes achetés en toute illégalité, interdit y compris pour les salles de spectacle. Les contrevenants risquent en effet une sanction pouvant aller jusqu’à 6 mois de prison et 30.000€ d’amende. Une affaire récente a ainsi conduit les agents de l’ANFR à débarquer chez un particulier avec une dizaine de policiers armés jusqu’aux dents. Ceux-ci imaginaient un brouilleur cachant des activités illicites, alors qu’il s’agissait… d’un particulier prétendant vouloir empêcher ses voisins d’accéder à son WiFi. Hyper puissant, l’appareil perturbait pas moins de 24 sites radioélectriques de l’agglomération de Clermont-Ferrand.

Des bornes WiFi en cause

Les bornes WiFi, et notamment celles déployées dans l’espace public par des collectivités territoriales, sont régulièrement mises en causes par les enquêteurs de l’ANFR. Elles ont conduit l’agence à éditer une fiche spécifique pour rappeler les bonnes pratiques en la matière : choix des matériels et bons réglages. Le risque est en effet de brouiller les radars météo, ce qui peut induire des prévisions erronées comme cela s’est produit dans le centre de la France. Les enquêtes de l’ANFR montrent cependant que de simples ampoules électriques, LED compris, peuvent aussi causer de sérieuses perturbations radioélectriques. Un éclairage halogène, éclairant le complexe sportif communal à Nancy, s’est par exemple révélé être à l’origine de parasites sur la télévision numérique hertzienne. Si changer d’ampoule aura suffi à régler le problème, c’est au prix d’une enquête et de la mobilisation de matériels de pointe.

De nombreux services concernés

Téléphonie mobile, TNT… les brouillages affectent aussi le fonctionnement des tours de contrôles des aéroports, les radios des SDIS ou encore des ports de plaisance. L’ANFR est ainsi intervenue à La Rochelle pour débusquer les origines d’un brouillage affectant un canal VHF utilisé par la capitainerie. En l’occurrence, il s’agissait d’un plaisancier résidant à l’année sur son bateau dont la radio était défectueuse. Si ces histoires peuvent paraître cocasses, la problématique du brouillage doit être prise très au sérieux par les collectivités. Dans le cas où le brouillage provient d’un équipement appartenant à la collectivité, cette dernière en sera tenue pour responsable et devra, a minima, s’acquitter de la taxe forfaitaire de 450 euros pour frais d’intervention de l’ANFR.

Cela ne va pas s’améliorer avec la 5G

Les causes de brouillage involontaires peuvent être liées à de multiples causes tels que "la vétusté, un mauvais réglage, un dysfonctionnement, l’altération d’un câble ou encore une mauvaise mise à la terre…", énumère l’agence. Celle-ci invite aussi à vérifier la conformité des matériels électroniques aux normes européennes (marquage CE). La fin des problèmes de brouillage n’est cependant pas pour demain. "Avec la 5G et les véhicules autonomes, nous ne manquons pas de travail" confiait la responsable de ce dossier à l’ANFR au dernier congrès des maires. Une récente affaire a ainsi mis en cause une voiture connectée. Et à défaut de pouvoir remiser définitivement le véhicule au garage, l’ANFR a dû s’allier au concessionnaire automobile pour remédier au problème. On n’ose pas imaginer ce qu’il pourrait se passer si ces mauvais réglages étaient intentionnels et généralisés à tout un parc automobile…

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