l'Arafer dresse un premier bilan

On savait que la libéralisation du transport par autocars changerait la donne et ferait émerger un marché. Qui aurait prédit que ce serait à si vive allure ? Selon l'observatoire que l'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) alimente et dont elle a dévoilé les premières analyses le 21 mars, cette libéralisation du transport par autocars a fait doubler l'offre de transport : 148 lignes et 689 liaisons, dont près d'un quart sont infrarégionales, ont été commercialisées. Plus de 150.000 passagers par mois ont été comptabilisés. Une réussite à peine cinq mois après l'ouverture du marché. L'offre maille pour l'essentiel les grandes métropoles régionales, les zones touristiques attractives (littoral, montagne), les gares TGV et les aéroports. Mais – première originalité - sans forcément passer par Paris - seules 11% des liaisons commercialisées ont cette ville comme origine ou comme destination. "Les opérateurs ont très rapidement visé ces zones attractives. Ils ont développé une offre de service régulier interurbain sur tout le territoire national, en partenariat avec la filière autocariste nationale", détaille l'Arafer.

136 villes desservies

Suite à l'ouverture du marché, six opérateurs se sont positionnés. Ils ont créé un millier d'emplois, plus des trois quarts étant des chauffeurs. Ces chiffres se recoupent avec ceux de l'étude publiée début mars par France Stratégie (voir ci-contre notre article du 2 mars 2016). Leurs noms sont plus ou moins connus du grand public et des élus : Eurolines et Isilines (groupe Transdev), Flixbus (entreprise allemande), Megabus (entreprise anglaise), Ouibus (groupe SNCF) et le réseau d'autocaristes français Starshipper. Pour affiner la typologie des villes desservies, une vingtaine sont des communes du littoral, une dizaine des stations de sports d'hiver. Huit sont situées en Ile-de-France. Et 116 disposent d'une gare routière : "La forte croissance observée des trafics et de l'offre de service, à la fois en nombre de lignes et en mouvements quotidiens, soulève l'enjeu de l'accès aux aménagements urbains et de leurs capacités à accueillir ces nouveaux flux de passagers et d'autocars", précise le régulateur. Si le réseau s'étend, que l'offre s'accroît, la demande, elle, "reste en revanche assez concentrée sur les principales liaisons". Les dix liaisons les plus empruntées concentrent plus de la moitié de la demande totale. "Dont 24% rien que pour les deux premières liaisons : Lille-Paris et Lyon-Paris". La liaison Paris-Angers reste l'une des plus concurrencées : six opérateurs y sont présents. La concurrence est féroce aussi sur des Paris-Lille, Paris-Lyon et Paris-Rennes. "En moyenne, au niveau national les voyageurs ont parcouru 376 km, générant une recette moyenne de 12 euros par trajet". Prochain bilan en juin 2016.

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