Vers la fin de l'ge d'or pour les campings ?


Depuis plusieurs années, l'hôtellerie de plein air affichait des résultats exceptionnels, qui la plaçaient loin devant les autres formes d'hébergement en termes de croissance (voir nos articles ci-contre). Le secteur était en effet dopé à la fois par la montée en gamme de l'offre - qui attire une clientèle nouvelle - et par la crise économique (le camping restant, malgré cette montée en gamme, l'une des formes d'hébergement commercial les moins coûteuses).
Mais ce cycle vertueux semble en passe de s'interrompre. L'Insee publie en effet les résultats de la fréquentation touristique dans les hôtels et campings en France métropolitaine au deuxième trimestre 2012. L'étude confirme ce que l'on pressentait déjà (voir notre article ci-contre du 31 juillet 2012) : un retournement de conjoncture assez prononcé. Entre le second trimestre 2011 et la période équivalente de 2012, le nombre total de nuitées recule de 1,4%. En termes de nationalités, c'est la clientèle française qui marque le pas (-2,7%), alors que les touristes en provenance de l'étranger progressent légèrement (+0,6%). En termes de modes d'hébergement, ce sont les emplacements nus (pour installer une caravane ou une tente) qui reculent nettement (baisse des nuitées de 2,6%), alors que les emplacements équipés (maisons mobiles déjà installées) résistent mieux (-0,3%). Les Français semblent se détourner fortement des emplacements nus (-7,5%), alors que ceux-ci conservent la faveur des touristes étrangers (+2,2%). Pour expliquer ce recul prononcé sur les emplacements nus, l'Insee évoque la météo médiocre du printemps, mais le temps était mauvais aussi pour les touristes étrangers.
Tous les clignotants passent ainsi à l'orange, puisque l'Insee observe une diminution de la durée moyenne des séjours (en lien direct avec le recul du nombre de nuitées) : de 3,84 jours au second trimestre 2011, elle passe à 3,69 jours sur la même période de 2012. Si l'hôtellerie de plein air recule dans son ensemble, il y a néanmoins des gagnants et des perdants. Ainsi, sur la période considérée, le nombre de nuitées réalisées est en baisse de 4,3% pour les campings installés sur le littoral. Mais il progresse de 2% pour ceux installés sur le reste du territoire (campagne, montagne, urbain).
Par contraste, l'hôtellerie traditionnelle semble presque retrouver des couleurs. Après avoir subi fortement la crise économique, elle reste certes en recul, mais celui-ci est moins prononcé que pour les campings (-0,8% contre -1,4%). On retrouve toutefois le même phénomène de recul de la clientèle française (-3,1%), que ne suffit pas à compenser le retour de la clientèle étrangère (+3,5%). Contrairement aux campings, les hôtels connaissent par ailleurs une très légère hausse de leur durée moyenne de séjour (1,82 jour contre 1,81 jour un an plus tôt). En termes géographiques, seuls les hôtels parisiens tirent leur épingle du jeu (+0,6% pour le nombre de nuitées). Le recul est marqué pour la montagne (-3,4%) et le littoral (-3,2%), alors que la campagne (-1,3%) et les villes autres que Paris (-0,2%) s'en sortent mieux. 

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